Premières traces des étangs
au 19è siècle
L’histoire des étangs de Pouydesseaux est vieille d’un peu plus de deux siècles. Les premiers écrits les mentionnant aux archives communales remontent aux années 1850, 1860.
A cette période, les propriétaires terriens décidèrent de façonner des plans d’eau afin de profiter de l’abondance de nourriture que présente la zone humide. On y pêchait et se nourrissait des espèces de poissons d’eau douce ; la forte présence de l’eau était propice à de l’agriculture céréalière (blé, orge, millet, etc.) et les troupeaux de bétail y étaient amenés en pâturage.
Ce travail de culture et d’entretien du lieu était réalisé par des métayers qui, au travers d’un “bail rural”, récupéraient un pourcentage de la récolte.
Bouleversements du début
du XXè siècle
L’entrée dans le XXè siècle marquera durablement le paysage et la vie des campagnes françaises. La mobilisation des hommes pour le front durant la Première et la Seconde guerre mondiale, videra les campagnes de leur main-d’œuvre.
Les étangs de Pouydesseaux, du fait de leur artificialisation et du manque d’entretien, finissent par disparaître.
Au sortir de la Seconde guerre mondiale, il n’est pas fait mention d’une reprise du travail des métayers sur le site. Cependant, les terres appartenant toujours à des familles locales, l’échange entre propriétaires ainsi que les paysans et habitants du village perdure.
Comme avec le métayage, les paysans utilisent les plans d’eau subsistants pour la culture du cresson ; y amener les troupeaux en pâturage et parfois pêcher le poissons des mares. Ceci se faisait en échange d’un entretien du lieu afin qu’il ne disparaisse pas complètement.
Bouleversements du début
du XXè siècle
En août 1961, est retransmis à la radio une interview du biologiste Jean Rostand où il explique être à la recherche de nouveaux sujets d’étude : des batraciens aux doigts surnuméraires et porteurs d’une maladie : l’”Anomalie P”.
Un jeune pouydessois , Pierre Darré l’écoute ; ayant observé de tels individus dans les mares de Pouydesseaux, il décide d’écrire au savant afin de lui transmettre sa découverte de spécimens polydactyles. Jean Rostand l’invite à présenter ses trouvailles à sa villa de Ville-d’Avray. Cette rencontre marque le début d’une longue collaboration entre les deux hommes.
L’année suivante, Jean Rostand et Pierre Darré ajoutent la zone humide de Pouydesseaux à leurs espaces d’études en milieu naturel. Ils y créèrent un “laboratoire de milieu” : complément du “laboratoire classique” qui permettait l’étude, l’observation et l’analyse des sujets dans leurs écosystèmes respectifs.
De ces études, 1947-1970, Jean Rostand publiera “Les étangs à monstres” (1971) où il fait mention de Pouydesseaux et de son collaborateur Pierre Darré.
En octobre 1972, Jean Rostand lance l’idée de créer sur le site, un centre de recherche et de vulgarisation scientifique où le monde des sciences du vivant et le grand public pourraient se rencontrer. Le site devait d’ailleurs se nommer dans un premier temps « Centre d’initiation à la nature ».
S’ensuivent plusieurs étapes de concrétisation du projet dont la création en 1976 de l’association “Les Amis de Jean Rostand” à la gestion du Centre. L’une des premières grandes interventions de l’association sur le site fut de remettre en eau l’Étang supérieur et l’Étang inférieur disparus au début du siècle.
Malheureusement, Jean Rostand disparaît en 1977 laissant à Pierre Darré le soin de maintenir le projet. Ce dernier lui rend hommage en nommant le site « Centre Jean Rostand ». L’année suivante, le lieu accueille ses premiers visiteurs.